Pour en savoir plus, vous pouvez :
La transition vers l’agriculture de conservation des sols est difficile.
PARFOIS VRAI mais SURTOUT FAUX
Vrai car il ne faut pas se voiler la face : la période de transition est difficile pour les agriculteurs, pour de nombreuses raisons :
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Les sols ont besoin de temps pour se reconstituer. La dynamique positive n’apparait qu’au bout de 2 ou 3 ans, lorsque les rendements viennent récompenser ce changement de pratique. Il faut environ 5 ans pour rentrer dans un système réellement vertueux.
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Le regard des voisins est souvent mal aisé à supporter : les champs sont « sales ».
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Et il n’existe pas d’aides pour couvrir des risques que les agriculteurs vont assumer seuls.
En revanche, de nombreux facteurs positifs viennent aujourd’hui en soutien des agriculteurs qui choisissent cette transition :
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Au premier rang de ces atouts, les groupes d’agriculteurs dans cette démarche sont de vrais espaces de soutien, de dialogue et d’échange de compétences et de connaissances. Un véritable lien social entre fermiers est en train de se recréer partout en France. L’IAD est là pour vous aider et vous mettre en contact avec ces groupes.
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Les connaissances sur les erreurs à ne pas connaître sont de plus en plus disponibles sur internet. Et l’IAD regroupe les experts agronomes capables d’aider à cette transition, fort de son expérience de 8 ans d’accompagnement des agriculteurs.
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Le diagnostic et l’accompagnement sont des choses parfaitement maîtrisées aujourd’hui.
L’agriculture de conservation des sols permet de lutter contre l’érosion.
VRAI
Les agriculteurs travaillant selon cette technique agronomique en témoignent tous. L’érosion de leurs sols a été réduite de 90%. Seules de très graves intempéries peuvent encore entraîner la terre en dehors de leurs champs.
L’explication réside dans la structure des sols. Sans labour, ceux-ci retrouvent les propriétés physico-chimiques propres à reconstruire la dynamique des sols. Les réseaux racinaires ainsi que l’augmentation du nombre de tunnels créés par les vers de terre (dont le nombre est lui-même en croissance) favorisent la capacité d’absorption de l’eau de ruissellement. Cf cette expérience britannique.
La biodiversité animale et végétale restructure les sols.
L’augmentation de la biodiversité n’est pas forcément bénéfique.
VRAI et FAUX
La couverture permanente des sols restaure le gite et le couvert de la biodiversité : elle lui offre un toit et un repas… y compris aux ravageurs.
L’observation montre l’augmentation des espèces animales dans les systèmes en conservation des sols. Certains sont bénéfiques :
- Nombre de vers de terre 10 à 30 fois supérieur aux zones labourées ;
- Augmentation d’un facteur 100 à 1000 des carabes, ennemis jurés des limaces.
A contrario, certaines espèces qui se développent dans ce système posent problème, dont notamment les mulots qui font des dégâts importants dans les cultures.
La réponse réside dans la rotation des cultures et des intercultures, toutes n’offrant pas la même qualité de « confort de vie » aux ravageurs et favorisant aussi l’apparition des prédateurs (dont les rapaces).
L’agriculture de conservation des sols n'a pas de résultat probants.
FAUX
Les chiffres issus de la plateforme indicIADes prouvent que la couverture des sols et l’arrêt du travail des sols sont deux facteurs favorables à une agriculture environnementalement vertueuse. Après 3 ans de transition, l’IFT est inférieur en agriculture de conservation des sols et les doses utilisées largement inférieures à celle de l’agriculture conventionnelle. Et l’augmentation de la MO est directement lié au travail du sol.
Moins le sol est perturbé, plus le taux de MO augmente
Plus le sol est couvert, plus l’IFT baisse
L’IAD ne donne pas les formules de calcul des indicateurs, parce qu’ils sont ne sont pas fiables.
FAUX
Tous les indicateurs de la plateforme internet www.indiciades.fr sont basés sur des sources et des expériences scientifiques reconnues mondialement. Le choix de ces indicateurs résulte d’ailleurs d’une étude comparative de plus de 400 indicateurs utilisés dans le monde.
L’IAD en a retenu 26, simples et faciles à compléter, et de compréhension directe.
L’IAD ne donne pas les formules exactes du calcul de chaque indicateur, parce qu’il lui a fallu 5 ans et de lourds investissements pour arriver à ce résultat pour offrir à tous les agriculteurs un service gratuit. Sur le site d’indicIADes, sont ainsi disponibles :
- Une bibliographie scientifique
- Une fiche technique, donnant tous les facteurs entrant dans le calcul de chaque indicateur. Mais comme dans tout secret de recette d’un Chef cuisinier, l’IAD ne dévoile pas les proportions de ces ingrédients.
Et l’IAD vient de proposer à l’INRA de constituer un groupe de travail autour du calcul de ces indicateurs.
Les indicateurs de l’IAD ne servent à rien.
FAUX
En témoignent les presque 1.000 utilisateurs d’indicIADes, les indicateurs ont 3 intérêts pricipaux :
- Permettre à un agriculteur de mesurer ses performances économiques, environnementales et sociales, et de se comparer avec d’autres agriculteurs ;
- Offrir à des groupes d’agriculteurs un outil de management de la performance ;
- Constituer la plus grande base de données disponible, pour lutter contre les fausses idées en ayant des statistiques fiables.
- Autre intérêt et non des moindres : quelle que soit la pratique agronomique d’un agriculteur, il peut se comparer avec d’autres pratiques (conventionnel, TCS, SD, SDCV, SDCP, biologique,…) et s’interroger sur sa performances comparé à d’autres systèmes.
Les agriculteurs en système de conservation des sols utilisent plus le fameux glyphosate que les autres.
VRAI puis FAUX
Soyons très honnêtes. Pendant les 3 premières années de transition, l’emploi de cet herbicide est souvent plus important que dans d’autres systèmes pour se débarrasser des adventices. Pourquoi ?
- Parce que le labour enfouit la végétation indésirable profondément, mais en détruisant les sols, la biodiversité et la fertilité…. Tout en augmentant le risque de maladie associé au pourrissement souterrain des matières végétales ;
- Et parce que l’arrêt du travail du sol redonne de l’espace aux espèces envahissantes. Il faut donc les éradiquer, d’où les traitements nécessaires.
Restaurer la santé et la dynamique des sols prend au moins 2 à 3 ans.
MAIS au bout de cette première phase, tout change :
- Parce que la couverture des sols par des plantes productives étouffe progressivement les espèces indésirables, et donc limite l’emploi des herbicides ;
- Parce que, dans des conditions climatiques favorables, le gel des intercultures remplacera la destruction chimique des couverts par leur destruction physique. Plus besoin de produits phytosanitaire car c’est la nature qui fait le travail. Et un simple rouleau détruira le couvert végétal tout en gardant la biomasse et l’apport naturel en Carbone et en Azote dans la terre.
- Parce que le sol retrouve sa santé et réduit l’apparition de maladies. Il favorise donc la croissance rapide des plantes productives au détriment des espèces invasives.
Après 5 ans, dans tous les cas, le nombre de traitements en agriculture de conservation des sols est inférieur à celui de l’agriculture conventionnelle :
- Parce que l’agriculteur maîtrise son nouveau système ;
- Parce que les sols qui se reconstruisent sont leur meilleur allié :
- Parce que la présence des adventices a régressé.
La question mérite donc d’être posée : peut-on accepter 3 années de traitement plus important et vivre toutes les années suivantes avec une réduction très important de ces produits phyotsanitaires, voire jusqu’à leur suppression totale ? Ou faut-il tout interdire, au risque avéré de détruire nos sols, notre patrimoine de fertilité
A force de ne plus labourer, les adventices envahissent forcément les champs et obligent les agriculteurs à utiliser plus de produits phytosanitaires
TOTALEMENT FAUX
Ce raisonnement est idiot, car il oublie l’autre pilier de l’agriculture de conservation des sols : la couverture permanente des sols. Les bénéfices sont :
- Un sol non labouré est un sol en bonne santé qui sait lutter lui-même contre les maladies. Les résultats des 861 résultats sur indicIADes démontrent que le nombre de traitements est en chute libre après les 2 ou 3 premières années.
- La couverture des sols protège les sols, augmente sa capacité d’absorption de l’eau, conserve à la fois son humidité et sa chaleur favorables au développement des plantes, favorise la biodiversité en la nourrissant, et lutte contre les adventices.
- Plus la plante peut se développer rapidement, plus elle est résistante aux maladies et aux envahisseurs, car elle va les « étouffer ».
- C’est dans la reconstitution d’un écosystème global sain que réside la réponse au problème des adventices et des maladies.
L’autre pilier de la réponse à ces problèmes réside dans la rotation des cultures et dans les cultures associées.
La couverture des sols en interculture, ou mieux les cultures associées voire le semis direct sous couvert permanent, sont des pratiques qui permettent de réduire de façon considérable les adventices. Si les résultats sont probants, ces pratiques demandent cependant de l’expérience et surtout un accompagnement.